3e édition

Guide pratique de gestion des coopératives d’habitation

Ressources et services Chapitre 4 / 7

Chapitre 19

Gestion du parc immobilier

Le mauvais état de logements ou de toute autre partie d’un immeuble crée de l’insatisfaction chez les résidents. Une telle situation risque d’affecter négativement le sentiment d’appartenance et la mobilisation des membres, avec pour résultat un climat malsain et un fonctionnement inefficace au sein de la coopérative.

Par ailleurs, nous avons vu au chapitre 16 que les coopératives d’habitation ont des responsabilités et des obligations en ce qui a trait à la préservation du parc immobilier lui appartenant.

Afin d’assurer la pérennité de leurs immeubles, les coopératives d’habitation doivent s’engager dans un processus rigoureux, encadré par des règles claires et connues de tous et faisant appel à divers intervenants.

Section 19.1

Politique de gestion de l’entretien

Le maintien en bon état des immeubles de la coopérative requiert des interventions systématiques et structurées. L’adoption d’une politique portant sur la gestion de l’entretien s’avère essentielle pour coordonner les travaux d’entretien et ainsi contribuer à assurer la continuité de ces interventions.

Les principes généraux concernant l’adoption et la modification des politiques sont présentés au chapitre 4.

 

19.1.1. - Objectifs de la politique

La Politique de gestion de l’entretien sert de rĂ©fĂ©rence Ă  la coopĂ©rative pour les questions touchant le maintien en bon Ă©tat Ă  court, moyen et long terme des bâtiments lui appartenant. Elle dĂ©finit Ă  cet Ă©gard les responsabilitĂ©s et les tâches respectives du comitĂ© de gestion de l’entretien, du conseil d’administration et des autres intervenants.

19.1.2. - Contenu de la politique

La Politique de gestion de l’entretien traite des sujets suivants :

  • Le comitĂ© de gestion de l’entretien;
  • Les procĂ©dures Ă  suivre pour les demandes de rĂ©paration;
  • Les corvĂ©es;
  • L’inspection des logements;
  • L’inspection des immeubles;
  • La planification quinquennale des travaux d’entretien et de remplacement des composantes;
  • Le budget d’entretien;
  • Le provisionnement de la rĂ©serve de remplacement.

Section 19.2

Comité de gestion de l’entretien

Le fonctionnement général des comités de la coopérative est abordé au chapitre 15.

Les responsabilités et les tâches du comité de gestion de l’entretien sont nombreuses et importantes. Afin d’éviter une surcharge de travail, le nombre de membres du comité d’entretien devrait être plus élevé que celui d’autres comités de la coopérative. Vous pouvez adapter le nombre de membres du comité en fonction de la taille de la coopérative et des besoins.

Le conseil d’administration nomme les membres du comité ainsi que son responsable. Ce dernier s’occupe de la coordination des travaux du comité. Afin de soutenir le responsable ainsi que pour faciliter les communications et les suivis avec le conseil, il peut être souhaitable qu’un administrateur de la coopérative participe au comité.

La durée du mandat des membres du comité est déterminée par la Politique de gestion de l’entretien, en tenant compte du fonctionnement et des pratiques de la coopérative.

19.2.1. - Conduite des membres du comité

Les membres du comité agissent avec justesse, équité et bonne foi. Le Code d’éthique et de déontologie des administrateurs et dirigeantsVoir la documentation pour un modèle s’applique aux membres du comité.

Respect de la vie privĂ©e : Les membres et les collaborateurs du comitĂ© sont appelĂ©s Ă  pĂ©nĂ©trer dans les logements des locataires. La discrĂ©tion et le respect sont de mise. Que ce soit ou non en prĂ©sence du locataire, vous ne devriez jamais commenter le style ou les habitudes de vie des rĂ©sidents Ă  moins que cela n’affecte la salubritĂ© ou l’entretien du logement. Par exemple, le fait que le locataire n’ait pas lavĂ© la vaisselle de la journĂ©e est un choix de nature privĂ©e; en revanche, une vaisselle qui n’aurait pas Ă©tĂ© lavĂ©e depuis plusieurs semaines peut Ă©ventuellement avoir des impacts sur la salubritĂ© du logement. Autre exemple, quelques lacunes en ce qui a trait au rangement ne regardent que le locataire et les autres membres du mĂ©nage; cependant, un trouble d’accumulation compulsive (TAC) engendre divers risques pour la sĂ©curitĂ© et la salubritĂ© du logement. La coopĂ©rative pourrait alors ĂŞtre amenĂ©e Ă  intervenir Pour en savoir davantage sur les logements impropres Ă  l’habitation, consulter la sous-section ''Obligations en matière de salubritĂ© et de sĂ©curitĂ© du logement''(Sous-section 18.6.5).

Rappel

Le Code civil du QuĂ©bec prĂ©voit certaines règles concernant l’accès et la visite du logement par la coopĂ©rative, notamment :

  • La nĂ©cessitĂ© d’un prĂ©avis de 24 heures, sauf en cas d’urgence ou pour la visite d’un Ă©ventuel locataire;
  • Le droit du locataire de refuser l’accès Ă  son logement pour la visite d’un Ă©ventuel locataire ou pour une inspection si la visite doit avoir lieu avant 9 heures et après 21 heures, ou encore, dans le cas de travaux non urgents, avant 7 heures et après 19 heuresPour en savoir plus Ă  ce sujet, consulter la section ''Accès et visite du logement par le locateur''(Section 18.9)

Conflits d’intĂ©rĂŞts : Les membres du comitĂ© de gestion de l’entretien, tout comme les administrateurs, ne doivent pas privilĂ©gier leurs intĂ©rĂŞts personnels (ex. : prioriser indĂ»ment les rĂ©parations Ă  leur logement) ou mĂŞme se trouver dans une situation laissant croire qu’il pourrait en ĂŞtre ainsi. Ils devraient par consĂ©quent s’abstenir de participer Ă  toute discussion ou dĂ©cision touchant leur logement et ne pas tenter d’influencer les autres membres du comitĂ©.

19.2.2. - Mandat du comité

Sous la supervision du conseil d’administration et en collaboration avec ce dernier, le comité a pour mandat de voir au maintien en bon état des bâtiments et des terrains appartenant à la coopérative.

19.2.3. - Responsabilités du comité

Le comitĂ© a les responsabilitĂ©s suivantes :

Concernant l’entretien continu des immeubles :

  • Voir au maintien en bon Ă©tat et Ă  la propretĂ© des espaces communs intĂ©rieurs et extĂ©rieurs;
  • Mettre en place un programme de vĂ©rification cyclique des composantesLes composantes comprennent, entre autres : les fondations, la charpente, les murs, la toiture, les portes et fenĂŞtres, la plomberie, l’électricitĂ©, la ventilation, les systèmes d’avertisseur d’incendie et de gicleurs, les lumières d’urgence, les clĂ´tures, etc.de chaque immeuble, incluant la frĂ©quence de vĂ©rification et la procĂ©dure Ă  suivre pour apporter les correctifs nĂ©cessaires;
  • Voir Ă  la planification des inspections des logements, des espaces communs et d’autres composantes des immeubles;
  • Planifier les rĂ©parations courantes sur les bâtiments et voir Ă  leur rĂ©alisation;
  • Coordonner la prĂ©paration des corvĂ©es saisonnières;
  • GĂ©rer les demandes de rĂ©paration des logements;
  • PrĂ©parer un budget annuel d’entretien.

Concernant la prĂ©servation et le remplacement des principales composantes des immeubles :

  • Faire inspecter les immeubles par un expert tous les 5 ans (c., art. 221.2.3);
  • S’il y a lieu, faire inspecter aux 5 ans les façades des bâtiments comptant 5 Ă©tages ou plus et les stationnements intĂ©rieurs (Code de sĂ©curitĂ© adoptĂ© en vertu de la Loi sur le bâtiment);
  • Établir un plan quinquennal d’entretien et de prĂ©servation des bâtiments;
  • Faire des recommandations au conseil sur les travaux Ă  effectuer et leur priorisation;
  • En collaboration avec le comitĂ© des finances, faire des recommandations au conseil concernant le provisionnement de la rĂ©serve de remplacement immobilière.

Concernant la collaboration avec le conseil et les autres intervenants

  • Coordonner les relations avec les fournisseurs de produits et services;
  • Faire rapport Ă  chaque rĂ©union du conseil d’administration;
  • Faire des recommandations au conseil sur le choix des fournisseurs (soumissions) et des Ă©quipements en vue des travaux Ă  rĂ©aliser;
  • PrĂ©parer et prĂ©senter le rapport annuel du comitĂ© pour l’assemblĂ©e annuelle;
  • RĂ©diger les notes Ă  communiquer aux locataires (membres ou non-membres);
  • Soumettre au conseil tout cas Ă  rĂ©soudre qui dĂ©passe ses pouvoirs et responsabilitĂ©s;
  • ConsidĂ©rer avec sĂ©rieux les recommandations de la SCHL ou de la SHQ. La coopĂ©rative doit s’assurer de bien comprendre la nature et la portĂ©e de telles recommandations. Le cas Ă©chĂ©ant, elle doit Ă©galement adopter et mettre en Ĺ“uvre un plan d’action afin d’en assurer le suivi.

Concernant la Politique de gestion de l’entretien

  • Voir Ă  l’application de la Politique de gestion de l’entretien;
  • Faire des recommandations au conseil concernant toute amĂ©lioration Ă  apporter Ă  la Politique.

19.2.4. - Planification du travail et répartition de tâches

Le comité de gestion de l’entretien devrait, en début d’année, adopter un plan de travail, afin de planifier les tâches à accomplir.

La coopérative devrait de plus déterminer et mettre à jour une répartition des tâches établie selon différentes fonctions.

Tâches du comité de gestion de l’entretien

Responsable du comité

  • PrĂ©parer les ordres du jour, convoquer et diriger les rĂ©unions ;
  • Encadrer le travail des membres ;
  • Voir au bon fonctionnement du comitĂ© et proposer des mĂ©canismes de rĂ©solution de conflits, le cas Ă©chĂ©ant ;
  • Assurer une rĂ©partition Ă©quitable des tâches et responsabilitĂ©s en tenant compte des intĂ©rĂŞts et compĂ©tences ;
  • Assurer le respect et la mise Ă  jour des politiques, procĂ©dures et règlements touchant l’entretien ;
  • Voir Ă  ce que le plan d’action du comitĂ© soit Ă©tabli et respectĂ© ;
  • Produire et mettre Ă  jour le plan quinquennal ;
  • Transmettre les rapports et recommandations au conseil d’administration ;
  • Soumettre au conseil les situations que le comitĂ© n’est pas en mesure de rĂ©gler lui-mĂŞme.

Secrétaire du comité

  • Prendre les notes lors des rĂ©unions, rĂ©diger les comptes rendus et y joindre les annexes pertinentes ;
  • Recevoir, rĂ©diger et expĂ©dier la correspondance du comitĂ© d’entretien, la prĂ©senter au comitĂ©, en conserver une photocopie et remettre les originaux au secrĂ©taire de la coopĂ©rative ;
  • Recevoir et prioriser les demandes de travaux ;
  • Mettre Ă  jour le registre permanent des interventions ;
  • Recevoir et classer les rapports d’inspection ;
  • Coordonner l’organisation des corvĂ©es. 

Finances

  • Autoriser les dĂ©penses et les achats en accord avec le budget ;
  • Ouvrir les comptes chez les fournisseurs ;
  • Valider et transmettre au comitĂ© des finances les factures Ă  payer ;
  • PrĂ©parer et soumettre au comitĂ© un rapport de suivi budgĂ©taire ;

Information / formation

  • Conserver et mettre Ă  jour les manuels d’entretien ;
  • Rencontrer les nouveaux membres pour expliquer la Politique de gestion de l’entretien ;
  • Remettre et expliquer le manuel d’entretien (aux nouveaux membres) ;
  • Diffuser toutes les informations utiles pour l’entretien des logements au moyen de communiquĂ©s ou rapports aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales ;
  • En collaboration avec la personne ou le comitĂ© responsable de la formation, organiser au moins un atelier de formation par annĂ©e ;
  • Coordonner les travaux d’entretien prĂ©ventif.

Ressources matérielles

  • Acheter le matĂ©riel, après avoir obtenu l’autorisation du responsable des finances ;
  • Tenir un inventaire des outils et du matĂ©riel nĂ©cessaires Ă  l’exĂ©cution des tâches d’entretien et de rĂ©paration.

Travaux

  • Recevoir les demandes de travaux des locataires et en coordonner l’exĂ©cution par les membres ou par des professionnels ;
  • Recruter des collaborateurs pour le comitĂ©, les assister et superviser leur travail ;
  • Garder le double des clefs des logements et des espaces communautaires ;
  • GĂ©rer les interventions urgentes.

Inspection

 Coordonner les inspections.


Section 19.3

Communication auprès des membres

Pour qu’un programme d’entretien fonctionne, pour qu’une politique d’entretien soit respectée, il faut des membres informés et concernés. La clé du succès consiste à écouter ce que les membres ont à dire, à répondre à leurs demandes, à les informer des procédures et à les renseigner afin d’améliorer les rapports entre les membres et le conseil. Ne minimisez pas l’importance d’une communication régulière avec les membres.

Un peu de temps consacré à la rédaction de notes d’information peut être un atout dans la gestion de l’entretien et du maintien en bon état de la propriété.

Les trois Ă©lĂ©ments suivants devraient faire partie de votre plan de communication avec les membres :

  • PrĂ©parer et mettre Ă  jour rĂ©gulièrement la section du cahier de membre portant sur l’entretien. La section devrait entre autres inclure la Politique de gestion de l’entretien, la procĂ©dure de demandes de travaux, les noms et adresses courriel des personnes responsables du comitĂ© d’entretien et de la personne responsable des mesures d’urgence;
  • Transmettre rĂ©gulièrement aux membres et locataires des notes d’information sur tout sujet touchant l’entretien. Il peut s’agir, par exemple, des prioritĂ©s de l’annĂ©e, des travaux en cours, des corvĂ©es Ă  venir, de nouveaux Ă©quipements, de conseils pour accroĂ®tre leur confort ou pour Ă©conomiser l’énergie, de leurs responsabilitĂ©s comme locataires, etc. Utilisez ces notes Ă©crites pour faire des rappels sur l’application des diffĂ©rentes procĂ©dures lorsque nĂ©cessaire. Consignez l’ensemble de ces notes dans un registre pour une utilisation future ou pour justifier l’application de dĂ©cisions concernant la politique d’entretien;
  • Toujours prĂ©voir un point d’information sur l’entretien lors des assemblĂ©es annuelles. Profitez de ces occasions pour renseigner les membres et pour les Ă©couter. Demeurez toutefois conscients qu’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale ne constitue pas l’occasion appropriĂ©e de traiter des plaintes des membres portant sur l’entretien de leur logement.

Une bonne communication suppose également qu’on donne suite rapidement aux demandes des locataires en lien avec leur logement. Il se peut parfois que la réponse ne soit pas entièrement satisfaisante pour le locataire. Il faut alors s’assurer que celui-ci comprenne bien les motifs de la décision. Par exemple, on expliquera au membre que la réparation qu’il demande est justifiée, mais que d’autres demandes plus urgentes doivent être priorisées. À tout le moins, on évitera ainsi qu’un membre impute des motifs illégitimes (préférence indue ou conflit d’intérêts) aux membres du comité de gestion de l’entretien.


Section 19.4

Inspections et vérification

Afin d’être en mesure de prĂ©server la qualitĂ© de son parc immobilier, votre coopĂ©rative doit d’abord connaĂ®tre l’état de santĂ© de ses immeubles. Pour ce faire, trois dĂ©marches distinctes doivent ĂŞtre entreprises : une inspection pĂ©riodique (tous les cinq ans) par un expert, la vĂ©rification cyclique des principales composantes de l’immeuble et l’inspection des logements.

Avertissement

La présente section contient des informations de nature générale sur les différentes inspections et vérifications de l’état des immeubles et des logements. Les conventions d’exploitation en vigueur comportent des dispositions et des normes concernant les inspections. Référez-vous à vos conventions ou communiquez avec l’agence responsable (SCHL ou SHQ) afin de connaître les obligations de la coopérative.

19.4.1. - Inspection obligatoire aux cinq ans

Toute coopérative d’habitation devrait procéder périodiquement à une inspection professionnelle de ses immeubles.

Rappelons que les coopératives dont un immeuble a été construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d’un programme d’aide à l’habitation doivent faire inspecter leur immeuble par un expert au moins tous les cinq ans. Rappelons également que le rapport d’inspection doit être présenté aux membres lors de l’assemblée qui suit son dépôt par l’expert. (L.c., art. 221.2.3)

Voir également la sous-section ''En vertu de la Loi sur les coopératives''(Sous-section 16.4.2). Il est essentiel que cette inspection soit réalisée par un professionnel (ex. : technologue en bâtiment). Les fédérations de coopératives d’habitation offrent un service professionnel d’inspection des bâtiments ou sont en mesure de vous fournir des références sûres.

Notes

Aide financière possible

Le programme Financement de préservation de la SCHL pourrait vous permettre d’obtenir une aide financière pour les coûts rattachés à l’inspection et à la planification quinquennale. Communiquez avec votre fédération pour plus d’information à ce sujet.

Modifications à la Loi sur le bâtiment

En décembre 2019, la Loi sur le bâtiment a été modifiée afin d’encadrer les fonctions et responsabilités des inspecteurs en bâtiment. Dorénavant, toute personne désirant agir à ce titre devra obtenir un certificat qui sera délivré par la Régie du bâtiment du Québec. Au moment de rédiger ce guide, la réglementation nécessaire à l’application des nouvelles dispositions n’avait toutefois pas encore été adoptée. Votre fédération et la CQCH vous tiendront informé des développements dans ce dossier.

Le rapport de l’expert va servir de base à la planification quinquennale de l’entretien et du remplacement des principales composantes de l’immeuble. Il devrait contenir pour chacune des composantes inspectées :

  • Les observations et recommandations de l’inspecteur avec photographies Ă  l’appui;
  • Le cas Ă©chĂ©ant, une description suffisamment prĂ©cise des correctifs Ă  apporter;
  • Une priorisation des travaux Ă  faire de façon urgente (immĂ©diatement), Ă  court terme (= 1an), Ă  moyen terme (=2 Ă  5 ans) et Ă  long terme (6 ans et plus).
  • Une estimation de la durĂ©e de vie restante;
  • Une estimation du coĂ»t de remplacement ou des rĂ©parations.

Avant d’embaucher un inspecteur, assurez-vous que son rapport les contienne.

19.4.2. - Autres inspections obligatoires

Le Code de sĂ©curitĂ© adoptĂ© en vertu de la Loi sur le bâtiment prĂ©voit diffĂ©rentes exigences visant Ă  assurer la sĂ©curitĂ© des bâtiments :

  • Pour les bâtiments dont au moins une façade compte 5 Ă©tages ou plus hors sol : Le Code prĂ©voit notamment Le Code contient Ă©galement des dispositions relatives Ă  l’entretien et au suivi des vĂ©rifications. Consultez un professionnel afin de connaĂ®tre l’étendue de vos obligations.que le propriĂ©taire doit, tous les 5 ans, obtenir d’un ingĂ©nieur ou d’un architecte un rapport de vĂ©rification indiquant que les façades du bâtiment ne prĂ©sentent aucune condition dangereuse et que, s’il y a lieu, des recommandations visant Ă  corriger les dĂ©fauts pouvant contribuer au dĂ©veloppement de conditions dangereuses ont Ă©tĂ© formulĂ©es (Code de sĂ©curitĂ©, 374).
Façade visées par le règlement
Façade visées par le règlement : Les dispositions du Code de sécurité relatives à l’entretien de façades s’appliquent à tout bâtiment assujetti à la sectionn II du chapitre VIII – Bâtiment du Code de sécurité et dont au moins une façade compte 5 étapes ou plus hors sol (Source; Régie du bâtiment du Québec, 2013, Guide explicatif des exigences d’entretien des façades.)
Guide
  • Pour les stationnements souterrains ou aĂ©riens avec dalle en bĂ©ton dont une surface de roulement ne repose pas sur le sol : Le Code prĂ©voit entre autres Le Code contient Ă©galement des dispositions relatives Ă  l’entretien et au suivi des vĂ©rifications. Consultez un professionnel afin de connaĂ®tre l’étendue de vos obligations.que le propriĂ©taire doit, une fois l’an, procĂ©der Ă  une vĂ©rification du stationnement, laquelle doit faire l’objet d’une fiche, accompagnĂ©e de photographies datĂ©es, faisant Ă©tat des conditions constatĂ©es (Code de sĂ©curitĂ©, 388). En outre, tous les 5 ans, le propriĂ©taire doit obtenir d’un ingĂ©nieur un rapport de vĂ©rification approfondie Ă©tablissant que le parc de stationnement ne prĂ©sente aucune condition dangereuse et que, s’il y a lieu, des recommandations visant Ă  corriger les dĂ©fauts pouvant contribuer au dĂ©veloppement de conditions dangereuses ont Ă©tĂ© formulĂ©es (Code de sĂ©curitĂ©, art. 389).
  • Pour les ascenseurs et autres appareils de levage : Le Chapitre IV Ascenseurs et autres appareils Ă©lĂ©vateurs du Code de sĂ©curitĂ© contient des exigences qui touches l’utilisation, l’entretien et le maintien en bon Ă©tat de ces installations. En voici un rĂ©sumĂ© :
  • Un programme d’entretien adaptĂ©, incluant des vĂ©rifications et inspections pĂ©riodiques par un professionnelLa frĂ©quence des vĂ©rification dĂ©pend, entre autres, de la qualitĂ© et de l’état gĂ©nĂ©ral de l’équipement, du degrĂ© d’utilisation ou encore des instructions du fabricant ou d’un ingĂ©nieur., doit ĂŞtre Ă©tabli pour chaque appareil.
  • L’appareil doit ĂŞtre utilisĂ© aux pour lesquelles il a Ă©tĂ© conçu.
  • L’appareil doit ĂŞtre maintenu en bon Ă©tat de fonctionnement et de sĂ©curitĂ©.
  • Les correctifs nĂ©cessaires doivent ĂŞtre apportĂ©s Ă  un appareil dès l’apparition de conditions de fonctionnement dangereuses.
  • Un registre des renseignements concernant l’entretien de l’appareil ainsi que les schĂ©mas Ă©lectriques Ă  jour doivent ĂŞtre conservĂ©s dans le local des machines.
Guide
  • Pour les systèmes de protection contre les incendies : certains systèmes et Ă©quipements en lien avec la protection contre les incendies doivent faire l’objet d’inspections et d’entretien pĂ©riodiques par des professionnels :
    • Système de gicleurs.
    • Système d’alarme incendie.
    • Extincteurs et système d’éclairage d’urgence.
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19.4.3. - Vérification cyclique des principales composantes

Même si vous avez fait inspecter vos bâtiments l’année dernière ou il y a deux ans, ceux-ci continuent de vieillir et des problèmes imprévus sont susceptibles de survenir entre les inspections obligatoires. Afin de maintenir une surveillance étroite de vos immeubles, votre coopérative doit mettre en place un programme de vérification cyclique des principales composantes. Cette vérification vous aidera à établir votre plan d’action pour l’année à venir et contribuera à établir les besoins financiers de la coopérative à court et long terme.

Guide

Voici comment procĂ©der pour mettre en place un programme de vĂ©rification :

  • Faire l’inventaire des composantes et Ă©quipements de votre coopĂ©rative : Utilisez, en l’adaptant Ă  votre coopĂ©rative, le modèle de vĂ©rification proposĂ© dans ce guide. Nous avons tentĂ© de constituer une liste complète, mais n’hĂ©sitez pas Ă  ajouter d’autres Ă©quipements si nĂ©cessaire;
  • Adopter votre calendrier de vĂ©rification et dĂ©terminer qui en sera responsable : DĂ©terminez le moment appropriĂ© dans l’annĂ©e pour effectuer la vĂ©rification en fonction de vos besoins et de la disponibilitĂ© des membres. Nommez le responsable de la vĂ©rification. Le membre du comitĂ© d’entretien responsable de ce dossier doit assurer la coordination de la vĂ©rification et la collecte des informations. Il pourrait choisir de faire la vĂ©rification lui-mĂŞme. Dans ce cas, il est fortement conseillĂ© de s’adjoindre un collaborateur de façon Ă  mieux rĂ©partir la tâche et Ă  former la relève. Cependant, l’avis d’un expert (ex. : ingĂ©nieur en structure) pourrait ĂŞtre requis dans certains cas, par exemple lorsqu’il y a des indices de dĂ©faillance au niveau des fondations.
  • Poser les bonnes questions et consigner les rĂ©sultats de la vĂ©rification : Utilisez les sĂ©quences de vĂ©rification proposĂ©s dans le modèle de calendrier pour effectuer la vĂ©rification. Vous devez tenter de dĂ©terminer la condition des diffĂ©rentes composantes de façon Ă  faire des recommandations pour les mois et les annĂ©es Ă  venir.
  • Faire les suivis :DĂ©terminer les actions Ă  entreprendre et les Ă©chĂ©anciers. S’il y a urgence d’agir, utilisez la procĂ©dure prĂ©vue Ă  cet effet dans la Politique de gestion de l’entretien. Pour les interventions non urgentes, utilisez la procĂ©dure de demande de travaux. Utilisez les informations recueillies durant la vĂ©rification cyclique pour planifier les travaux d’entretien continu et actualiser la planification du remplacement des composantes.

19.4.4. - Inspection des logements

Les inspections des logements faites par les membres du comitĂ© d’entretien ou des collaborateurs sont essentielles pour :

  • AmĂ©liorer la connaissance de l’état des logements;
  • Effectuer le plus rapidement possible les rĂ©parations requises afin d’éviter une plus grande dĂ©tĂ©rioration;
  • DĂ©terminer si le recours Ă  des services professionnels est nĂ©cessaire;
  • Planifier les rĂ©parations, amĂ©liorations et remplacements futurs;
  • Voir au respect par les locataires de leurs obligations en matière d’utilisation et d’entretien de leur logement;
  • Recenser les besoins d’éducation des membres en matière d’entretien de leur logement.

Inspections annuelles

Tous les logements doivent ĂŞtre inspectĂ©s une fois par annĂ©e. Les inspections annuelles donnent Ă  la coopĂ©rative une vue d’ensemble de l’état de ses logements. Elles complètent les rĂ©sultats des inspections obligatoires aux 5 ans et contribuent Ă  :

  • DĂ©terminer les prioritĂ©s pour Ă©tablir le budget annuel d’entretien;
  • Actualiser la planification quinquennale.

Inspections lors de l’arrivée et du départ d’un locataire

La coopérative doit également inspecter les logements au moment de l’emménagement et du déménagement des locataires. L’inspection effectuée lors de l’emménagement d’un nouveau locataire permet à celui-ci et à la coopérative de convenir, en quelque sorte, de l’état du logement lors de la prise de possession. Elle permet aussi de convenir, le cas échéant, des travaux (réparation, peinture, ménage, etc.) devant être effectués par la coopérative. Quant à l’inspection effectuée lors du déménagement, elle permet à la coopérative et au locataire de s’entendre sur l’état du logement, particulièrement en ce qui a trait à la propreté, et de déterminer les travaux à être exécutés par le membre avant son départ.

Inspections spéciales

Des inspections spéciales doivent également être faites lors de circonstances exceptionnelles tels des bris, des intempéries et du vandalisme. Ces inspections ont pour but de déterminer les réparations devant être effectuées en raison de l’événement.

Lors de toute inspection, il est fortement recommandé de prendre des photographies des logements (en prenant soin d’indiquer la date) afin de documenter les rapports et, éventuellement, de servir de preuves de l’état du logement.

Toute demande de travaux résultant d’une inspection doit être faite selon la procédure prévue à la Politique de gestion de l’entretienVoir la documentation pour un modèle de politique.

Procédures

19.4.5. - Inspections par des tiers

Il peut survenir que des tiers, auxquels la coopérative est liée par contrat, demandent qu’une inspection soit faite des immeubles lui appartenant.

Ainsi, les conventions d’exploitation donnent habituellement le droit à la SCHL ou à la SHQ d’exiger une inspection des immeubles par un professionnel.

De même, il peut survenir qu’un assureur, voire un créancier hypothécaire, exige de telles inspections.

Dans tous les cas, vous devriez tenir compte des recommandations formulées par ces tiers dans la planification de l’entretien et de la préservation des immeubles.


Section 19.5

Planification des travaux et du financement

Le maintien en bon Ă©tat des immeubles repose sur la rĂ©alisation de deux types d’intervention :

  • L’entretien continu ou prĂ©ventif;
  • Le remplacement ou la rĂ©novation des principales composantes de l’immeuble.

Ces interventions font l’objet d’une planification et d’un financement distincts.

19.5.1. - Entretien continu

En tant que locateur, la coopĂ©rative a l’obligation d’entretenir les logements et les espaces communs Voir la sous-section ''Obligation d’entretenir le logement'' (Sous-section 18.5.2). L’entretien continu des immeubles permet :

  • D’accroĂ®tre le niveau de satisfaction des membres;
  • De rendre plus attrayants les logements et donc d’en faciliter la location;
  • De prolonger la durĂ©e de vie des diffĂ©rents Ă©quipements et composantes.

L’entretien continu comprend :

  • L’entretien mĂ©nager et les rĂ©parations mineures dans les espaces communs;
  • Le nettoyage et les rĂ©parations mineures dans les logements lors de l’emmĂ©nagement et du dĂ©mĂ©nagement des locataires ou Ă  la suite d’un bris en cours de bail;
  • L’entretien rĂ©gulier du bâtiment;
  • L’entretien paysager incluant la tonte de la pelouse;
  • Le dĂ©neigement.

Planification des travaux

La planification de l’entretien continu repose sur :

  • Un programme d’entretien des aires communes et du terrainVoir la documentation pour un modèle : Vous devrez d’abord rĂ©pertorier chacun des Ă©lĂ©ments qui composent les aires communes et le terrain (ex. : corridors, salle de lavage, salle communautaire, cour arrière, etc.). DĂ©terminez par la suite les diffĂ©rentes vĂ©rifications et tâches rĂ©currentes Ă  effectuer pour chacun des Ă©lĂ©ments rĂ©pertoriĂ©s (ex. : laver le plancher des corridors, nettoyer et vĂ©rifier le bon Ă©tat des appareils situĂ©s dans la salle de lavage, Ă©pousseter les meubles situĂ©s dans la salle communautaire, tondre la pelouse rĂ©gulièrement). Enfin, inscrivez au besoin les suivis et interventions Ă  faire. Vous pouvez vous inspirer du modèle fourni, en l’adaptant Ă  votre situation.
  • Le rĂ©sultat des inspections et de la vĂ©rification : Les diffĂ©rentes inspections et vĂ©rifications que la coopĂ©rative a rĂ©alisĂ©es ou fait faire ont permis de dĂ©terminer des rĂ©parations mineures Ă  effectuer sur les composantes de l’immeuble et dans les logements.
  • Les demandes de travaux : Certaines demandes de rĂ©parations non urgentes provenant des locataires pourront ĂŞtre intĂ©grĂ©es Ă  la planification annuelle des travaux d’entretienPour en savoir plus sur la gestion des demandes de travaux, consulter la sous-section ''Gestion des demandes de travaux'' (Sous-section 19.6.1).

Chauffe-eau

Bien que la durée de vie d’un chauffe-eau puisse varier en fonction de plusieurs facteurs (qualité de fabrication et des matériaux utilisés, qualité de l’installation, qualité de l’eau, entretien, etc.), vous devriez planifier le remplacement de vos chauffe-eau au plus tard 10 ans après leur installation. La tenue d’un registre des chauffe-eau facilite la planification de leur remplacement.

Les tâches d’entretien et les réparations non urgentes sont intégrées au plan de travail annuel du comité d’entretien.

Budget annuel d’entretien

Les sommes nécessaires pour permettre à la coopérative d’effectuer l’entretien régulier des immeubles et certaines activités de prévention doivent être prévues en entier au budget de la coopérative. N’oubliez pas qu’investir suffisamment dans le budget d’entretien annuel de votre coopérative s’avère payant à long terme.

Votre budget annuel d’entretien devrait inclure :

  • Les coĂ»ts de main-d’œuvre (ex. : salaire d’un concierge, temps facturĂ© par des professionnels tels plombiers, Ă©lectriciens et menuisiers);
  • Le coĂ»t des matĂ©riaux (ex. : bois, robinetterie, peinture, etc.) et des fournitures (ex. : ampoules intĂ©rieures et extĂ©rieures);
  • Les coĂ»ts d’acquisition d’outils (ex. : outils Ă©lectriques, tondeuse).

PrĂ©voyez aussi un montant pour les imprĂ©vus et les urgences (ex. : demandes de travaux en cours d’annĂ©e, sinistre non couvert ou non rĂ©clamĂ© aux assurances).

Pour Ă©tablir le budget annuel d’entretien, le comitĂ© de gestion de l’entretien peut se baser sur :

  • Les dĂ©penses d’entretien des annĂ©es antĂ©rieures;
  • Le coĂ»t prĂ©vu des travaux dĂ©jĂ  planifiĂ©s.

Les tâches d’entretien et les réparations non urgentes sont intégrées au plan de travail annuel du comité d’entretien.

Budget annuel d’entretien

Les sommes nécessaires pour permettre à la coopérative d’effectuer l’entretien régulier des immeubles et certaines activités de prévention doivent être prévues en entier au budget de la coopérative. N’oubliez pas qu’investir suffisamment dans le budget d’entretien annuel de votre coopérative s’avère payant à long terme.

Votre budget annuel d’entretien devrait inclure :

  • Les coĂ»ts de main-d’œuvre (ex. : salaire d’un concierge, temps facturĂ© par des professionnels tels plombiers, Ă©lectriciens et menuisiers);
  • Le coĂ»t des matĂ©riaux (ex. : bois, robinetterie, peinture, etc.) et des fournitures (ex. : ampoules intĂ©rieures et extĂ©rieures);
  • Les coĂ»ts d’acquisition, de location et de rĂ©paration d’outils (ex. : outils Ă©lectriques, tondeuse).

PrĂ©voyez aussi un montant pour les imprĂ©vus et les urgences (ex. : demandes de travaux en cours d’annĂ©e, sinistre non couvert ou non rĂ©clamĂ© aux assurances).

Pour Ă©tablir le budget annuel d’entretien, le comitĂ© de gestion de l’entretien peut se baser sur :

  • Les dĂ©penses d’entretien des annĂ©es antĂ©rieures;
  • Le coĂ»t prĂ©vu des travaux dĂ©jĂ  planifiĂ©s.

Normes budgétaires AccèsLogis

Ă€ titre indicatif, les normes budgĂ©taires du programme AccèsLogis 2020 prĂ©voient un montant minimal de 240 $ par logement par annĂ©e comme budget d’entretien. Donc, pour un immeuble comptant 20 logements, un budget d’entretien de 4 800 $ reprĂ©sente un montant minimal.

Pour en savoir plus sur la préparation du budget d’une coopérative d’habitation, consulter le chapitre 20 Section 20.3.

19.5.2. - Planification Ă  long terme des immobilisations

La planification à long terme du remplacement ou de la rénovation des composantes de vos immeubles représente un exercice relativement complexe. Les éléments présentés ci-dessous visent principalement à faire en sorte que la coopérative comprenne la nature de la démarche. Il est toutefois fortement recommandé de faire appel à votre fédération avant d’entreprendre cette démarche.

Planification quinquennale obligatoire

Une coopérative d’habitation dont un immeuble a été construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d’un programme d’aide à l’habitation a l’obligation d’établir une planification quinquennale des travaux d’entretien et de préservation de l’immeuble ainsi que des budgets y afférents (L.c., art. 221.2.3).

Cette planification a pour objectif de prévoir le moment et l’ampleur des rénovations et du remplacement des principales composantes de l’immeuble, ainsi que les montants qui devront être versés à la réserve de remplacement.

La planification quinquennale repose en grande partie sur les rĂ©sultats de l’inspection obligatoire aux cinq ans, mais peut Ă©galement ĂŞtre actualisĂ©e Ă  la suite d’autres inspections et vĂ©rifications ou mĂŞme de demandes de travaux. Elle comporte les Ă©tapes suivantes :

  • Inventaire des principales composantes de l’immeuble : Vous devez Ă©tablir une liste complète des composantes, des appareils et des Ă©quipements qui auront besoin d’être rĂ©novĂ©s ou remplacĂ©s Ă  plus ou moins long terme.
  • DĂ©termination de la durĂ©e de vie restante et de la durĂ©e de vie utile normale de chacune des composantes : Vous devez connaĂ®tre les informations suivantes : l’âge de chacune des composantes, leur Ă©tat (l’état rĂ©el d’une composante va raccourcir ou rallonger sa durĂ©e de vie restante), ainsi que leur durĂ©e de vie utile normale. Le rapport de l’expert suite Ă  l’inspection obligatoire aux cinq ans contient normalement des informations vous permettant de prĂ©ciser la durĂ©e de vie restante de plusieurs composantes.

Comment prolonger la durée de vie utile des composantes

Le meilleur moyen de rallonger la durée de vie utile des différentes composantes de vos immeubles est d’en faire un entretien continu rigoureux. En prenant soin de vos immeubles, vous contribuez à les garder jeunes et à retarder les travaux de remplacement ou de rénovation. En fin de compte, cela pourrait contribuer à minimiser les augmentations de loyer.

  • Estimation du coĂ»t de remplacement des composantes : Habituellement, l’inspection rĂ©alisĂ©e par un expert aux cinq ans fournit une estimation des coĂ»ts de remplacement des composantes. Au besoin, ces informations peuvent ĂŞtre complĂ©tĂ©es en demandant des estimations, par exemple Ă  des entrepreneurs.
  • Élaboration d’un calendrier de remplacement : Ce calendrier montre les remplacements Ă  effectuer chaque annĂ©e, ainsi que les coĂ»ts estimatifs qui s’y rattachent. Le calendrier tient compte de la prioritĂ© de remplacement des composantes Ă©tablies par les rĂ©sultats de l’inspection et leur durĂ©e de vie restante. Le calendrier de remplacement sert Ă©galement Ă  prĂ©voir les retraits Ă  la rĂ©serve de remplacement pendant chaque annĂ©e du plan.
  • PrĂ©vision des mouvements de trĂ©sorerie : Les prĂ©visions des mouvements de trĂ©sorerie montrent les entrĂ©es et les sorties de fonds de votre rĂ©serve de remplacement au cours des prochaines annĂ©es. Elles comprennent des prĂ©visions des retraits futurs selon le calendrier de remplacement, ainsi que des prĂ©visions d’apports futurs d’après les hypothèses concernant vos contributions Ă  la rĂ©serve de remplacement et le rendement anticipĂ© de vos placements.

Réserve de remplacement immobilière

Chaque coopérative d’habitation doit constituer une réserve pour le remplacement des principales composantes de chacun de ses immeubles. Cette réserve de remplacement immobilière permet à la coopérative de disposer de fonds suffisants pour financer en totalité ou en partie le remplacement de ces composantes. La réserve de remplacement est alimentée chaque année au moyen d’une contribution prévue dans le budget de la coopérative. Les fonds accumulés dans la réserve de remplacement sont placés dans un compte de banque séparé, et les revenus de placement ou d’intérêts générés par ces fonds s’ajoutent aux contributions annuelles à la réserve.

Calcul de la contribution à la réserve de remplacement immobilière

À partir des prévisions de mouvement de trésorerie, il est possible de simuler différentes hypothèses concernant le niveau de contribution annuelle à la réserve de remplacement immobilière.

Quel montant doit-on verser à la réserve de remplacement?

Minimalement, la coopérative doit contribuer annuellement à la réserve de remplacement immobilière pour les sommes prévues à la convention d’exploitation. Cependant, les contributions minimales exigées par les agences (SCHL et SHQ) s’avèrent souvent dans, les faits, insuffisantes pour répondre aux besoins des coopératives une fois le temps venu d’effectuer des travaux majeurs

Par exemple, le Guide des réserves – Gestion et utilisation de la SHQ prévoit une contribution annuelle minimale à la réserve de remplacement qui varie selon la typologie des logements : 150 $ pour une chambre; 175 $ pour un studio; 300 $ pour tout autre logement. En suivant ces barèmes, une coopérative d’habitation qui compterait 14 logements de 4 pièces et demie, 6 logements de 3 pièces et demie et 4 studios devrait contribuer annuellement pour 6 700 $ à la réserve de remplacement ((14 x 300 $) + (6 x 300 $) + (4 x 175 $)).

Par ailleurs, la Loi sur les coopératives prévoit qu’une coopérative d’habitation dont un immeuble a été construit, acquis, restauré ou rénové dans le cadre d’un programme d’aide à l’habitation doit constituer une réserve suffisante pour assurer la gestion saine et prudente, l’entretien et la préservation de l’immeuble (L.c., art. 221.2.3). Cette disposition n’implique cependant pas que la coopérative ait l’obligation de contribuer à la réserve de remplacement pour un montant permettant de couvrir entièrement le coût de remplacement des composantes des immeubles qui lui appartiennent. Elle signifie plutôt que la réserve doit permettre à la coopérative de financer les travaux nécessaires à la préservation des immeubles, tout en maintenant les loyers abordables et en tenant compte des autres ressources financières dont dispose la coopérative. Dans le cadre de la planification quinquennale, la coopérative devra donc ajuster le montant de la contribution annuelle à la réserve, afin de maintenir des fonds suffisants pendant toute la période couverte par la planification et même au-delà.

Des ressources supplémentaires à la fin de la convention

L’expiration de la convention d’exploitation coïncide normalement avec la fin du remboursement de l’emprunt hypothécaire initialement contracté par la coopérative. Vous devriez envisager d’utiliser une partie de la marge de manœuvre budgétaire ainsi dégagée pour accroître le montant de votre contribution annuelle à la réserve de remplacement immobilière.

Quand la réserve de remplacement ne suffit pas

IdĂ©alement, votre coopĂ©rative possède une rĂ©serve de remplacement suffisante pour financer une grande partie des coĂ»ts de remplacement prĂ©vus. Dans la plupart des cas, toutefois, il faudra trouver d’autres sources de financement advenant des travaux d’envergure. Les sources de financement suivantes devraient ĂŞtre envisagĂ©es :

  • Les programmes de subventions Ă  la rĂ©novationVoir la documentation pour le rĂ©pertoire des programmes d'aides financières  : Il existe plusieurs programmes d’aide financière permettant d’obtenir une contribution externe au financement des rĂ©novations majeures ou du remplacement des composantes de vos immeubles. Ces programmes sont financĂ©s et administrĂ©s par les gouvernement fĂ©dĂ©ral et provincial, par votre municipalitĂ© ou par d’autres organismes. Informez-vous auprès de votre fĂ©dĂ©ration.
  • La rĂ©serve gĂ©nĂ©rale de la coopĂ©rative : La rĂ©serve gĂ©nĂ©rale est distincte de la rĂ©serve de remplacement. Essentiellement, elle est constituĂ©e de l’ensemble des trop-perçus ou excĂ©dents qui y sont versĂ©s annuellement, après dĂ©duction des dĂ©ficits le cas Ă©chĂ©ant (c., art. 145)Pour en savoir plus sur la rĂ©serve gĂ©nĂ©rale, consulter la sous-section ''La capitalisation'' (Sous-section 20.2.1)
  • L’emprunt bancaire : Au fil des annĂ©es, votre coopĂ©rative a remboursĂ© en partie ou en totalitĂ© les emprunts hypothĂ©caires qu’elle avait contractĂ©s lors de l’acquisition des immeubles. Les institutions financières sont gĂ©nĂ©ralement disposĂ©es Ă  prĂŞter un montant correspondant Ă  75 % de la valeur nette ou de l’équitĂ© sur vos immeubles. La valeur nette ou l’équitĂ© reprĂ©sente la diffĂ©rence entre la valeur marchande estimĂ©e de l’immeuble et le montant en capital qui reste Ă  rembourser sur le ou les emprunts hypothĂ©caires existants.
Guide

Exemple de la valeur nette

La valeur de votre immeuble est estimĂ©e Ă  1 M$ et le solde de votre emprunt hypothĂ©caire initial est de 300 000 $. La valeur nette ou l’équitĂ© de cet immeuble est de 700 000 $ (1 M$ – 300 000 $). Votre institution financière pourrait vous prĂŞter jusqu’à 525 000 $ (700 000 $ x 75 %).

La possibilitĂ© pour la coopĂ©rative de contracter un emprunt peut cependant comporter certaines exigences, notamment :

  • Les conventions d’exploitation restreignent la possibilitĂ© d’emprunt. Il est nĂ©cessaire d’obtenir au prĂ©alable l’approbation de la SCHL ou de la SHQ selon le cas;
  • Un scĂ©nario financier doit ĂŞtre Ă©laborĂ© de façon Ă  dĂ©montrer la capacitĂ© de la coopĂ©rative Ă  rembourser les nouveaux versements. Ce scĂ©nario prendra en compte, notamment, les rĂ©sultats de la planification quinquennale, la rentabilitĂ© de la coopĂ©rativeVoir Ă  ce sujet la sous-section ''InterprĂ©ter et utiliser les Ă©tats financiers'' (Sous-section 20.6.3), notamment en ce qui a trait au calcul du ratio de couverture de la dette), etc.
  • La dĂ©cision du conseil d’administration d’emprunter une somme et de consentir une hypothèque doit ĂŞtre approuvĂ©e par l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale; le scĂ©nario financier devra ĂŞtre prĂ©sentĂ© aux membres afin qu’ils puissent prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e Ă  ce sujet.

Rappel

Le conseil d’administration ne peut emprunter, ni hypothéquer ou autrement donner en garantie les biens de la coopérative sans y être autorisé par un règlement d’emprunt et d’attribution de garantie adopté aux 2/3 des voix exprimées par les membres ou représentants présents à une assemblée générale (L.c., art. 89). Le règlement peut donner au conseil une autorisation générale d’emprunter et de donner des garanties, ou sa portée peut limiter, par exemple, à un emprunt spécifique.

  • Les dĂ©lais pour une rĂ©ponse de l’institution prĂŞteuse et/ou de l’agence gouvernementale peuvent s’étendre au-delĂ  de l’urgence Ă  rĂ©aliser les travaux.

Section 19.6

Gestion des travaux

Votre coopĂ©rative est appelĂ©e Ă  rĂ©aliser diffĂ©rents types de travaux (ex. : travaux d’entretien, rĂ©parations mineures ou majeures, remplacement de composantes importantes des immeubles). Il importe de connaĂ®tre les règles et les façons de procĂ©der, afin de bien gĂ©rer l’exĂ©cution de ces travaux.

Travaux majeurs

La réalisation de rénovations majeures représente un investissement considérable. La gestion et le suivi de tels travaux peuvent s’avérer complexes. Une aide professionnelle pourrait être nécessaire afin de garantir la réussite du projet. Les fédérations de coopératives d’habitation offrent un service d’accompagnement à la rénovation. Informez-vous auprès de votre fédération.

19.6.1. - Gestion des demandes de travaux

Un processus efficace et structuré de gestion des demandes de travaux assure une intervention en temps opportun, ce qui permet de protéger la qualité du bâtiment. Il contribue de plus à préserver la satisfaction des membres et fournit des informations essentielles pour l’ensemble des tâches reliées à la gestion de l’entretien.

Voici les principaux Ă©lĂ©ments d’un système de gestion des demandes de travaux :

  1. Fournir aux locataires les instructions Ă  suivre pour faire une demande de rĂ©paration : Lors de l’arrivĂ©e d’un nouveau locataire, remettez-lui un document qui explique clairement la procĂ©dure Ă  suivre pour les demandes de travaux. Ce document contient, entre autres, les coordonnĂ©es de la personne Ă  qui la demande doit ĂŞtre transmise ainsi que la procĂ©dure Ă  suivre en cas d’urgence. Ces instructions doivent ĂŞtre mises Ă  jour au besoin, par exemple lors d’un changement de responsable.
  2. Transmettre les demandes de travaux Ă  la personne responsable : Les demandes de travaux peuvent provenir des locataires ou d’une autre personne (ex. : un membre responsable de l’entretien des espaces communs). Sauf en cas d’urgence, la demande doit ĂŞtre transmise par Ă©crit, idĂ©alement par courriel, Ă  la personne responsable de l’entretien. La coopĂ©rative doit sensibiliser l’ensemble des membres et des locataires sur l’importance de respecter la quiĂ©tude et la vie privĂ©e de cette personne. Celle-ci n’est pas de garde 24 heures sur 24 tous les jours de l’annĂ©e et on ne devrait communiquer avec elle par tĂ©lĂ©phone ou aller frapper Ă  sa porte qu’en cas d’urgence.
  3. DĂ©terminer d’abord le niveau d’urgence des travaux : La personne responsable doit d’abord dĂ©terminer le niveau d’urgence des travaux requis. Certains travaux doivent ĂŞtre faits sur-le-champ (ex. : chauffe-eau qui coule, bris de tuyaux, etc.), sinon le logement ou l’immeuble pourraient subir des dommages beaucoup plus importants. La Loi prĂ©voit certaines règles Ă  appliquer pour les travaux urgents. Pour en savoir plus sur les obligations du locateur et du locataire pour les travaux urgents, consulter la sous-section ''Obligation d’entretenir le logement''(Chapitre 18).
  4. Consigner toutes les demandes de travaux reçues : La personne responsable consigne par Ă©crit toutes les demandes reçues. Pour ce faire, vous pouvez utiliser l’outil de gestion des travaux proposĂ©.
  5. ProcĂ©der Ă  l’analyse de la demande : Fondez votre analyse sur la nature et les circonstances de la demande, en appliquant les règles prĂ©vues au Code civil, dans le bail et dans la Politique de gestion de l’entretien. DĂ©terminez si les travaux demandĂ©s :
  • Sont nĂ©cessaires et raisonnables;
  • Relèvent de la responsabilitĂ© du locataire ou de la coopĂ©rative;
  • Sont inclus dans l’entretien rĂ©gulier ou font partie de votre planification Ă  long terme permettant l’utilisation de vos rĂ©serves. Dans le cas de travaux reconnus pour l’utilisation de la rĂ©serve de remplacement, obtenez s’il y a lieu les approbations de la SCHL ou de la SHQ;
  • Ne sont pas couverts par l’application d’une garantie lĂ©gale ou contractuelle, par exemple une garantie du fabricant (ex. : vice de conception ou de fabrication), du vendeur (ex. : vices cachĂ©s) ou de l’entrepreneur (ex. : malfaçons, pertes de l’ouvrage).
  1. DĂ©terminer si les travaux seront faits par les membres de la coopĂ©rative de façon bĂ©nĂ©vole ou s’ils nĂ©cessitent l’embauche d’une ressource spĂ©cialisĂ©e : En gĂ©nĂ©ral, les membres de la coopĂ©rative ne devraient pas effectuer eux-mĂŞmes les travaux Ă  moins que toutes ces conditions soient respectĂ©es :
  • Il n’existe aucune obligation lĂ©gale d’avoir recours Ă  de la main-d’œuvre spĂ©cialisĂ©e;Voir la sous-section '' Travaux rĂ©alisĂ©s par les membres'' (Chapitre 19)
  • Les membres ont les compĂ©tences nĂ©cessaires pour effectuer les travaux adĂ©quatement et en toute sĂ©curitĂ©;
  • La coopĂ©rative possède les outils nĂ©cessaires ou est en mesure de se les procurer;
  • La durĂ©e prĂ©vue du chantier n’excède pas quelques journĂ©es;
  • Le fait de confier les travaux Ă  des membres ne compromet pas les garanties ou les indemnitĂ©s payables par un assureur;
  • Les membres qui travaillent sont couverts par les assurances de la coopĂ©rative.voir la sous-section ''Assurance accident pour bĂ©nĂ©voles'' (Chapitre 21)
  1. Établir un budget pour les travaux prĂ©vus. Celui-ci devrait inclure :
  • Les frais administratifs (ex. : frais administratifs si la coopĂ©rative donne le travail Ă  forfait);
  • Les permis nĂ©cessaires, si c’est la coopĂ©rative qui doit se les procurer;
  • Les assurances, au besoin;
  • Le coĂ»t des matĂ©riaux (ce coĂ»t devrait ĂŞtre inclus dans la soumission dans le cas de travail Ă  forfait);
  • Le coĂ»t de la main-d’œuvre;
  • Le coĂ»t des outils, si le travail est fait par la coopĂ©rative.

Les permis

Demandez-vous si les travaux envisagés nécessitent l’obtention d’un permis. Les permis relatifs à la construction sont de juridiction municipale. C’est donc la municipalité où se trouve la coopérative, qui les émet. Les prix et les conditions ainsi que les travaux qui y sont assujettis varient d’une municipalité à l’autre. Normalement, des permis sont requis pour de gros travaux, particulièrement ceux qui encombrent l’espace public (trottoir, rue, ruelle); mais même des réparations à l’intérieur peuvent aussi l’exiger. En cas de doute, communiquez avec votre municipalité ou votre arrondissement ou consultez leur site Internet.

Au moment des travaux, il faut afficher le permis bien en vue.

  1. Évaluer les ressources financières de la coopĂ©rative et dĂ©terminer le mode de financement appropriĂ© : Faites les recherches ou communiquez avec votre fĂ©dĂ©ration pour savoir si des aides financières sont disponibles. Si les fonds de la rĂ©serve de remplacement ne permettent pas de financer entièrement les travaux, Ă©valuez la possibilitĂ© d’utiliser une partie de la rĂ©serve gĂ©nĂ©rale de la coopĂ©rative ou d’emprunter auprès d’une institution financière.
  2. Assigner le travail soit :
  • Ă€ des professionnels : De manière gĂ©nĂ©rale, les travaux d’importance, incluant la rĂ©novation ou le remplacement des principales composantes des immeubles, sont confiĂ©s Ă  des professionnels dĂ©tenant un certificat de compĂ©tence de la RĂ©gie du bâtiment du QuĂ©bec. Selon la nature des travaux Ă  rĂ©aliser et des coĂ»ts anticipĂ©s, l’attribution des contrats devrait se faire par appel d’offres, ainsi que les dispositions des Politiques de gestion financière Ă  ce sujet);
  • Ă€ des membres (ou Ă  la personne chargĂ©e de la maintenance ou au concierge) : Sauf exception, les membres ou la personne chargĂ©e de la maintenance ne devraient ĂŞtre appelĂ©s Ă  rĂ©aliser que des travaux lĂ©gers d’entretien rĂ©gulier. Fournissez-leur une liste Ă©crite des travaux Ă  exĂ©cuter, des instructions prĂ©cises si nĂ©cessaire, les outils et les matĂ©riaux appropriĂ©s. Indiquez aux membres un Ă©chĂ©ancier rĂ©aliste pour terminer les travaux.
  1. Vérifier le travail une fois terminé. Inscrivez le détail des travaux exécutés sur le registre des demandes de travaux ainsi que sur la carte des demandes de travaux pour chaque logement, s’il y a lieu. L’outil de gestion des travaux permet d’éditer de façon automatique ces deux documents.
  2. Consigner l’ensemble des interventions au registre permanent des interventions. Ce registre constitue en quelque sorte la mémoire de la coopérative en ce qui a trait aux interventions sur les bâtiments. L’outil de gestion des travaux permet d’éditer de façon automatique ces deux documents.

Peut-être devrez-vous mettre un peu d’effort dans la mise sur pied de ce système simple. Mais, vous bénéficierez rapidement de retombées positives.

19.6.2. - Travaux réalisés par les membres

Plusieurs coopératives d’habitation confient à leurs membres la réalisation de certains travaux d’entretien régulier des immeubles, soit dans le cadre de tâches régulières qui leur sont assignées, soit à l’occasion de corvées. Certaines vérifications s’imposent avant de confier la réalisation de travaux à des membres.

Travaux pouvant être exécutés par les membres

Vous devez vous demander si la coopérative a le droit de faire faire un travail ou une réparation par un ou plusieurs membres. En effet, la réalisation de travaux de construction au Québec est assujettie à la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction. En vertu de cette loi, la règle générale est que les travaux de construction doivent être réalisés par une personne détenant un certificat de compétence délivré par la Commission de la construction du Québec (CCQ), ce qui n’est évidemment pas le cas de la majorité des membres de coopératives d’habitation.

Plomberie et électricité

Les travaux de plomberie et d’électricité constituent deux exemples, parmi plusieurs autres, de travaux qui ne peuvent être effectués que par des professionnels détenant un certificat de compétence. Ne laissez jamais une personne – même bien intentionnée – n’ayant pas les qualifications requises faire ce type de travaux.

Cependant, le Règlement sur les travaux bĂ©nĂ©voles de construction permet Ă  une personne ne dĂ©tenant pas de certificat de compĂ©tence (ex. : un membre ou un locataire) d’exĂ©cuter bĂ©nĂ©volement certains types de travaux pour une coopĂ©rative d’habitation (article 3 et article 4 paragraphe 4 du Règlement). Il s’agit de travaux :

  • De peinture intĂ©rieure et extĂ©rieure, pour des surfaces intĂ©rieures tels les revĂŞtements de sols, de murs et de plafonds, et leur finition, ainsi que des travaux similaires ou connexes;
  • De type non structural en bois ou en plastique, telle la menuiserie de finition, ainsi que des travaux similaires ou connexes;
  • Sur les portes ou les fenĂŞtres intĂ©rieures, ainsi que des travaux similaires ou connexes;
  • Sur les armoires et les comptoirs, ainsi que des travaux similaires ou connexes;
  • De pose de marbre, de granit, de cĂ©ramique, de terrazzo et d’autres matĂ©riaux similaires, ainsi que des travaux similaires ou connexes.

Ressources suffisantes et adéquates dans la coopérative

IndĂ©pendamment du droit de faire faire lĂ©galement les travaux par des membres, vous devez Ă©valuer la capacitĂ© de la coopĂ©rative Ă  faire le travail. Assurez-vous que :

  • Les membres ont les compĂ©tences et les habiletĂ©s requises pour faire le travail;
  • L’ampleur des travaux ne risque pas de surcharger et d’épuiser les membres du comitĂ© d’entretien et leurs collaborateurs;
  • Les travaux entrepris pourraient ĂŞtre menĂ©s Ă  terme dans un temps raisonnable advenant une urgence nĂ©cessitant une intervention immĂ©diate Ă  un autre endroit dans la coopĂ©rative.

Gestion des risques pour la santé et la sécurité

Les travaux envisagés comportent-ils des risques pour la santé et la sécurité des membres? Les membres qui effectuent des travaux bénévolement pour la coopérative peuvent, comme tout autre travailleur, être exposés à des situations entraînant un risque pour leur santé et leur sécurité. La gestion de ces risques est la responsabilité à la fois de la coopérative et des membres.

Responsabilités de la coopérative

En vertu de la Loi sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du travail, une coopĂ©rative qui confie des travaux Ă  des membres bĂ©nĂ©voles a les responsabilitĂ©s suivantes :

  • Assurer une organisation du travail sĂ©curitaire;
  • Fournir les Ă©quipements de protection nĂ©cessaires;
  • S’il y a lieu, informer adĂ©quatement les travailleurs bĂ©nĂ©voles des risques;
  • Assurer la formation, la supervision et l’entraĂ®nement appropriĂ©s.

Responsabilités des membres bénévoles

Les membres bĂ©nĂ©voles doivent notamment :

  • Prendre les mesures nĂ©cessaires pour protĂ©ger leur santĂ© et leur sĂ©curitĂ©;
  • Veiller Ă  ne pas mettre en danger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des autres personnes.

Avant de commencer une tâche, demandez-vous :

  • Est-ce que j’ai reçu une formation pour accomplir ma tâche? Est-ce que je sais comment l’exĂ©cuter?
  • Suis-je supervisĂ© ou en forme pour accomplir cette tâche?
  • Mon espace de travail est-il dĂ©gagĂ©, propre et sĂ©curitaire?
  • Est-ce que ma tâche comporte des risques comme une chute de plusieurs mètres, la prĂ©sence d’amiante, l’utilisation d’outils comportant des risques de blessures graves (ex. : scie circulaire, tronçonneuse, etc.), la prĂ©sence d’une ligne Ă©lectrique, de bruits excessifs, de poussière, de contaminants ou d’une tempĂ©rature extrĂŞme?
  • Est-ce que le matĂ©riel que j’utilise est en bon Ă©tat? Est-ce que j’ai les bons outils pour effectuer ma tâche?
  • Est-ce que j’ai l’équipement de protection individuel requis?
  • Est-ce que j’utilise des produits dangereux?

Pour en savoir plus sur les risques entourant les travaux bénévoles, consulter la section Travailleurs bénévoles du site Internet de la CNESST.

Les assurances et la responsabilité de la coopérative

Une personne qui participe bĂ©nĂ©volement Ă  une corvĂ©e ou Ă  des travaux quelconques n’est pas automatiquement couverte par la police d’assurance de la coopĂ©rative en cas d’accident. Elle l’est seulement si la coopĂ©rative a ajoutĂ© Ă  sa police une clause de protection supplĂ©mentaire Ă  cette fin. Ce type de protection additionnelle couvre les bĂ©nĂ©voles lors d’activitĂ©s particulières faites sur la propriĂ©tĂ© de la coopĂ©rative pour le compte de celle-ci. Le bĂ©nĂ©vole peut ne pas ĂŞtre membre de la coopĂ©rative, mais il ne doit pas ĂŞtre rĂ©munĂ©rĂ© et il doit avoir Ă©tĂ© mandatĂ© par le biais d’une rĂ©solution du conseil d’administration. L’étendue, les conditions et les restrictions de la couverture varient d’un assureur Ă  l’autre. En gĂ©nĂ©ral, toutefois, les contrats d’assurance accident comportent une limite d’âge (ex. : 75 ans) pour que les membres bĂ©nĂ©voles soient couverts.

Par ailleurs, tout bénévole qui se blesse lors d’une corvée peut poursuivre la coopérative en responsabilité civile s’il est en mesure de démontrer que les dommages et les blessures qui lui ont été causés découlent d’une faute de la coopérative, d’où la nécessité pour cette dernière d’être elle-même bien assurée.

Pour en savoir plus sur les assurances de la coopérative, consulter le chapitre 21.

Couverture par la CNESST

Les membres qui réalisent bénévolement des travaux pour la coopérative ne sont pas automatiquement couverts par la CNESST en cas d’accident. Il est toutefois possible – mais non obligatoire – pour la coopérative d’obtenir une protection pour les accidents du travail. Pour protéger un membre, la coopérative doit :

  • ĂŠtre inscrite Ă  la CNESST;
  • Souscrire Ă  la protection offerte en transmettant prĂ©alablement une dĂ©claration;
  • Payer la prime affĂ©rente.

En cas d’accident du travail, le travailleur bĂ©nĂ©vole bĂ©nĂ©ficiant de la couverture de la CNESST pourra :

  • Avoir droit au paiement d’une indemnitĂ© de remplacement du revenu;
  • Recevoir des soins de santĂ© et de la rĂ©adaptation physique, sociale et professionnelle, si nĂ©cessaire.

19.6.3. - Travaux réalisés par des professionnels

Quand faire appel Ă  des professionnels?

Sauf pour les travaux qui peuvent être exécutés par des membres bénévolement, les travaux de construction doivent obligatoirement être confiés à une personne détenant un certificat de compétence délivré par la Commission de la construction du Québec (CCQ).

Cette section présente les différents éléments à considérer lorsque votre coopérative fait exécuter des travaux par des professionnels. Toutefois, nous vous recommandons de demander conseil auprès de votre fédération, particulièrement dans le cas de travaux importants. Elle pourra vous donner des conseils de base, superviser votre travail ou tout simplement prendre en charge le processus et le chantier.

Appel d’offres (ou demande de soumissions)

Votre coopérative devrait se doter d’une politique d’attribution des contrats qui traite, entre autres, des demandes de soumissions, de la vérification des informations sur l’entrepreneur, de l’attribution des contrats, des assurances, des cautionnements, etc.

Quand faire un appel d’offres : Votre politique devrait prĂ©voir un montant au-delĂ  duquel la coopĂ©rative doit aller en appel d’offres afin d’obtenir plusieurs soumissions. Ce montant peut varier en fonction de la taille et des capacitĂ©s financières de la coopĂ©rative.

Vérifier auprès de la SCHL ou de la SHQ

Lorsque le ou les immeubles que vous souhaitez rénover font l’objet d’une convention d’exploitation, vérifiez auprès de l’agence responsable s’il existe des normes à respecter en matière d’appel d’offres. Dans certains cas, la coopérative pourrait avoir à passer par un processus d’appel d’offres public.

Combien de soumissions demander : Votre politique devrait Ă©galement prĂ©voir le nombre minimal de soumissions qui doivent ĂŞtre reçues. Pour ĂŞtre en mesure de faire une bonne comparaison, la coopĂ©rative devrait recevoir au moins trois soumissions. Pour vous assurer d’obtenir ces trois soumissions, invitez au moins cinq entreprises Ă  soumissionner.

Comment choisir les firmes qui seront invitĂ©es Ă  soumissionner : Vous pouvez Ă©videmment faire appel Ă  des entreprises avec qui vous faites affaire ou avez dĂ©jĂ  fait affaire – et dont le travail s’est avĂ©rĂ© adĂ©quat et Ă  un prix juste. Votre fĂ©dĂ©ration pourra Ă©galement vous fournir plusieurs rĂ©fĂ©rences d’entrepreneurs avec qui elle fait elle-mĂŞme affaire. Les rĂ©fĂ©rences de clients actuels ou passĂ©s fournies par les entrepreneurs ont une valeur très limitĂ©e. En effet, celles-ci sont souvent triĂ©es sur le volet et l’entrepreneur aura pris soin d’exclure les clients insatisfaits.

Que doit contenir l’appel d’offres :

L’appel d’offres doit indiquer :

  • Le nom lĂ©gal et les coordonnĂ©es de la coopĂ©rative;
  • La nature des travaux projetĂ©s;
  • Le lieu oĂą ils seront exĂ©cutĂ©s;
  • Le nom et les coordonnĂ©es de la personne avec qui communiquer pour obtenir les documents nĂ©cessaires Ă  la prĂ©paration des soumissions;
  • L’endroit oĂą les soumissions devront ĂŞtre dĂ©posĂ©es;
  • La date et l’heure limites fixĂ©es pour la rĂ©ception des soumissions. Ce dĂ©lai doit ĂŞtre calculĂ© Ă  compter de la date de la première publication et il ne doit pas ĂŞtre infĂ©rieur Ă  trois semaines;
  • La date, l’heure et le lieu fixĂ©s pour l’ouverture des soumissions.

L’appel d’offres doit Ă©galement prĂ©ciser :

  • Que seuls les entrepreneurs gĂ©nĂ©raux titulaires de la licence exigĂ©e par la RĂ©gie du bâtiment du QuĂ©bec peuvent prĂ©senter une soumission;
  • S’il y a une rĂ©union d’information;
  • Qu’aucun nombre minimal de soumissions n’est fixĂ©;
  • Que les soumissions ne seront demandĂ©es et les contrats qui peuvent en dĂ©couler ne seront accordĂ©s que sur l’une ou l’autre des bases suivantes (indiquer une seule des deux options) :
    • Prix forfaitaire (un montant correspondant Ă  l’ensemble des coĂ»ts),

Ou

  • Prix unitaire (tarif horaire, lorsque le nombre et l’importance des variations possibles dans l’exĂ©cution des travaux empĂŞchent une estimation adĂ©quate du coĂ»t de ces travaux);
  • Que toute soumission qui ne serait pas conforme aux instructions fournies ou qui ne serait pas accompagnĂ©e des documents exigĂ©s (dĂ»ment remplis) sera rejetĂ©e;
  • Que la coopĂ©rative n’est tenue d’accepter aucune des soumissions reçues.

Quels documents joindre Ă  l’appel d’offres :

Selon la nature et l’envergure des travaux, les documents suivants peuvent ĂŞtre joints Ă  l’appel d’offres :

  • Une lettre d’invitation Ă  prĂ©senter une soumission;
  • Les instructions sur la manière de remplir le formulaire de soumission;
  • Le formulaire de soumission;
  • Le devis (et les plans le cas Ă©chĂ©ant);
  • Le formulaire du contrat;
  • Le formulaire de la police de garantie.

Le devis

L’élément le plus important de l’appel d’offres est le devis. Tous les travaux à effectuer doivent y être décrits en détail. Le devis précise aussi la date de livraison ou l’échéancier du projet.

Il est Ă©galement impĂ©ratif de dĂ©crire les matĂ©riaux Ă  utiliser (ex. : couleur de la brique et du mortier pour le mur, type de membrane pour le toit, genre de poignĂ©es de portes et de robinets pour les logements, etc.) et mĂŞme, dans certains cas, d’indiquer le numĂ©ro du fabricant et le numĂ©ro de sĂ©rie des articles. Autrement, l’entrepreneur pourrait choisir les matĂ©riaux les moins chers, ce qui pourrait affecter la qualitĂ© et la durabilitĂ© des travaux livrĂ©s.

Les cautionnements

Lorsqu’il s’agit de travaux d’une certaine envergure, il est important d’exiger de l’entrepreneur certaines garanties. En pratique, au QuĂ©bec, il existe trois types de contrats de cautionnement frĂ©quemment utilisĂ©s dans ce domaine. Les voici :

  • Le cautionnement de soumission : Ce cautionnement a pour objet de garantir, Ă  l’étape de l’appel d’offres, la conclusion du contrat par le soumissionnaire retenu. Il a donc pour objet de prĂ©munir le maĂ®tre d’ouvrage (la coopĂ©rative) contre le retrait prĂ©maturĂ© de la soumission avant la signature du contrat.
  • Le cautionnement d’exĂ©cution : Le contenu de ce type de cautionnement peut varier selon qu’il vise l’exĂ©cution des travaux prĂ©vus au contrat ou bien l’exĂ©cution du contrat lui-mĂŞme. Le second type est plus large, puisqu’il peut viser non seulement la rĂ©alisation de l’ouvrage, mais Ă©galement l’ensemble des obligations de l’entrepreneur. Dans tous les cas, ce type de cautionnement vise au moins Ă  garantir que les travaux soient exĂ©cutĂ©s de façon fidèle au contrat conclu.
  • Le cautionnement de matĂ©riaux et de main-d’œuvre : Ce type de cautionnement vise Ă  garantir le paiement des sous-entrepreneurs, fournisseurs de matĂ©riaux et ouvriers en cas de dĂ©faut de l’entrepreneur de payer ceux-ci.

L’ouverture et l’étude des soumissions

Tous les appels d’offres sérieux comportent une date et une heure limites de réception des soumissions. Il ne faut accepter aucune soumission après cette échéance, même pour un délai de quelques minutes. Sinon, outre les litiges susceptibles d’être occasionnés, le processus n’aura l’air ni sérieux ni rigoureux, et les bons entrepreneurs risquent de ne pas répondre à votre prochain appel d’offres.

La première vérification à faire, dès l’ouverture des soumissions, concerne les erreurs de calcul. Si un soumissionnaire s’est trompé, par exemple, dans l’addition de certains coûts (et non pas dans l’évaluation), vous pouvez l’inviter à refaire ses devoirs.

Étudiez en dĂ©tail chaque soumission et comparez tous les aspects. Posez-vous les questions suivantes :

  • Pourquoi la soumission prĂ©sente-t-elle un prix si bas? Ou un prix si Ă©levĂ©?
  • Pourquoi un si grand nombre d’heures est-il prĂ©vu en comparaison avec les autres soumissionnaires?
  • Les matĂ©riaux sont-ils les mĂŞmes dans toutes les soumissions?

Après avoir fait une sélection des meilleures soumissions, vous pouvez négocier séparément avec chacun des entrepreneurs. Vous devez cependant éviter d’utiliser les soumissions des autres comme outil de négociation, une telle pratique étant contraire à l’éthique.

Enfin, rappelez-vous qu’accepter la plus basse soumission ne constitue pas toujours la meilleure stratégie. La soumission choisie doit d’abord répondre aux exigences de la coopérative et donner des garanties suffisantes que le travail sera exécuté conformément au devis.

Vérifications sur l’entreprise

Avant d’accepter une soumission, vĂ©rifiez la lĂ©galitĂ©, la solvabilitĂ© et la rĂ©putation de l’entreprise. RĂ©pondez aux questions suivantes :

  • L’entreprise existe-t-elle lĂ©galement? Si l’entreprise avec laquelle vous vous engagez n’a pas d’existence lĂ©gale, il pourrait s’avĂ©rer impossible ou impraticable d’entreprendre d’éventuels recours juridiques. Prenez quelques minutes pour vĂ©rifier son existence au Registre des entreprises du QuĂ©bec.
  • L’entreprise est-elle titulaire d’une licence dĂ©livrĂ©e par la RĂ©gie du bâtiment? La licence doit correspondre au nom lĂ©gal de l’entreprise figurant sur la soumission (et Ă©ventuellement sur le contrat). La licence doit aussi comporter une catĂ©gorie et une sous-catĂ©gorie pertinente pour les travaux envisagĂ©s;
  • Est-elle membre d’organismes comme l’Association professionnelle des constructeurs d’habitation du QuĂ©bec (APCHQ) ou l’Association de la construction du QuĂ©bec (ACQ)?
  • Si ce n’est pas prĂ©cisĂ© dans la soumission, a-t-elle les assurances adĂ©quates (responsabilitĂ© civile, assurance chantier, dommages matĂ©riels et indemnisation des travailleurs)?
  • Y a-t-il eu des plaintes Ă  son sujet Ă  l’Office de protection du consommateur, Ă  l’APCHQ, Ă  la RĂ©gie du bâtiment?
  • A-t-elle la rĂ©putation de prĂ©senter une soumission très basse pour obtenir le contrat, quitte Ă  augmenter ses prix en cours de travaux?

Attribution du contrat

La lettre d’intention

Une fois la décision prise quant au choix du soumissionnaire, une lettre est envoyée à l’entrepreneur choisi pour l’informer que la coopérative a l’intention de faire affaire avec lui, sous réserve de réunir le financement nécessaire. Cette lettre d’intention lie les deux parties, mais si la coopérative ne peut trouver le financement, elle pourra se retirer sans pénalité.

Le contrat

Il existe plusieurs types de contrats de rĂ©novation ou de construction (ex. : Ă  forfait, Ă  tarif horaire convenu, Ă  l’unitĂ©, etc.). Pour les travaux de grande envergure, le contrat Ă  forfait est celui qui est le plus souvent utilisĂ©. Il permet de mieux connaĂ®tre Ă  l’avance les montants Ă  dĂ©bourser.

Lorsque les montants en jeu sont importants, faites vérifier le contrat par un conseiller juridique avant de signer. En demandant l’avis de professionnels, vous protégez la coopérative et les administrateurs contre des poursuites éventuelles. Communiquer avec votre fédération pour avoir accès aux services d’un conseiller juridique.

Plus l’investissement est élevé, plus le contrat doit être détaillé et précis. Puisqu’il s’agit d’un document juridique qui sera utilisé en cas de recours judiciaire, chaque clause doit être soupesée et laisser le moins de place possible à l’interprétation.

Suivi, vérification des travaux et paiement

Pour des travaux d’importance, assurez-vous qu’un reprĂ©sentant ou un mandataire (ex. : un GRT) de la coopĂ©rative exerce une certaine surveillance des travaux. Cela ne signifie pas d’être prĂ©sent Ă  tout instant. Il s’agit plutĂ´t d’assurer un suivi permettant de vĂ©rifier, par exemple, que le travail avance selon l’échĂ©ancier prĂ©vu et que l’entrepreneur emploie les matĂ©riaux convenus.

Avant de payer les travaux, assurez-vous que les travaux sont satisfaisants. N’hésitez pas à vous faire accompagner d’un professionnel compétent ou d’une personne expérimentée pour l’inspection des travaux.

Ă€ la fin des travaux, vous devez dĂ©noncer les malfaçons et les vices apparents.

Si vous acceptez les travaux avec rĂ©serve, c’est-Ă -dire que votre acceptation est accompagnĂ©e d’une dĂ©nonciation des malfaçons et des vices. Vous pouvez alors retenir une somme correspondant Ă  la valeur des travaux Ă  exĂ©cuter pour corriger ces vices et malfaçons.

Si vous acceptez les travaux sans rĂ©serve, vous renoncez ainsi Ă  la garantie pour les malfaçons apparentes. Vous conservez cependant vos recours pour les vices et malfaçons non apparents.

Vous pouvez également retenir une somme correspondant à un pourcentage du coût total des travaux. Vous devrez verser cette somme à l’entrepreneur après la fin des travaux lorsque celui-ci aura fourni la preuve qu’il a payé ses sous-traitants et ses fournisseurs (C.c.Q., art. 2122 et art. 2123).

En cas de litige

En cas de litige avec l’entrepreneur et lorsque les sommes en jeu le justifient, n’hésitez pas à recourir à un conseiller juridique. Vous pouvez également communiquer avec votre fédération. Celle-ci sera en mesure de vous conseiller et de vous fournir des références au besoin.

19.6.4. - Évacuation des locataires et autres troubles à la libre jouissance des lieux

La plupart des travaux de rénovation d’envergure entraînent certains inconvénients dans la vie quotidienne de la coopérative et de ses membres. Il est préférable que vous discutiez avec l’entrepreneur pour lui faire part de vos préoccupations et de vos attentes à cet égard.

La coopérative ne peut entreprendre des travaux majeurs non urgents sans en aviser les locataires concernés. Lorsqu’une évacuation est requise, la coopérative doit de plus offrir une indemnité aux locataires (C.c.Q., art. 1922).

L’avis envoyé aux locataires porte notamment sur la nature des travaux envisagés, la date et la durée des travaux, les inconvénients possibles pour les locataires, les conditions dans lesquelles s’effectueront les travaux, de même que la période d’évacuation et l’indemnité offerte le cas échéant (C.c.Q., art. 1923).Pour en savoir plus concernant les obligations de la coopérative à l’occasion de travaux majeurs, consulter la sous-section ''Obligation d’entretenir le logement'' (Chapitre 18)


POUR EN SAVOIR UN PEU PLUS …

Benoit Bissonnette, 2016, « Dossier entretien – StratĂ©gie d’entretien des immeubles Â», article paru dans la revue Les COOPs d’habitation, juin 2016.

Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), 2018, Sensibilisation sur la santé et la sécurité du travail pour les travaux bénévoles de construction, 10 pages.

Confédération québécoise des coopératives d’habitation, 2004, Guide d’entretien préventif, 239 pages.

Confédération québécoise des coopératives d’habitation, 2009, À la recherche d’un partenaire financier, 22 pages.

Fédération des coopératives d’habitation de Québec, Chaudière-Appalaches (FECHAQC), 2018, (Présentation), L’entretien préventif, 13 pages.

Fédération de l’habitation coopérative du Canada (FHCC), 2007, Planification des réserves pour immobilisations, Un guide pour les coopératives des programmes fédéraux, 32 pages.

RĂ©gie du Bâtiment du QuĂ©bec, 2013, Guide explicatif des exigences d’entretien des façades, 20 pages.

Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH), Guide d’inspection des immeubles à l’intention des gestionnaires, 202 pages.

Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 2003, Manuel de remplacement d’immobilisations, 72 pages.

SociĂ©tĂ© canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) (Bulletin), La rĂ©serve de remplacement : un guide, 6 pages.

Société d’habitation du Québec (SHQ) (site Internet), Guide des immeubles.

 

CHAPITRE 18

Gestion locative

CHAPITRE 20

Gestion financière